🌐 Exemples
Dans des pays comme le Rwanda, le Mozambique et la Gambie, les autorités réglementaires des télécommunications collectent des données auprès des opérateurs pour remplir leur mandat de régulateur. La collaboration peut s'étendre à la recherche, aux applications politiques et à la production de statistiques. La plupart du temps, cette collecte de données est effectuée à des fins telles que la connaissance du client, l'assurance de la qualité du service, la détection des fraudes ou l'assurance des revenus, mais les accords de partage des données et les politiques de gestion des données peuvent être réaffectés.
En Gambie, par exemple, l'autorité réglementaire collabore avec le Bureau national de statistique pour produire des statistiques détaillées sur la migration, avec le soutien de la Banque mondiale. Les données dépersonnalisées des réseaux mobiles sont partagées avec l’autorité réglementaire, qui les agrège ensuite à des fins statistiques.
D'autre part, dans plusieurs pays, le régulateur ne joue aucun rôle dans les discussions relatives aux données que les opérateurs collectent pour fournir leurs services. BPS Statistics Indonesia a consulté l’autorité réglementaire indonésienne et, n'ayant pas reçu d'informations utiles, a entrepris des discussions bilatérales avec les opérateurs sans l'aide de l’autorité réglementaire. Néanmoins, la consultation du régulateur est nécessaire et peut souvent être utile au projet.
❗ Astuces
✅ Rester ouvert à la possibilité que le régulateur puisse aider à ouvrir la porte à des discussions avec les opérateurs, sans pour autant jouer un rôle plus actif. Dans certains pays, le régulateur ne joue aucun rôle dans les projets impliquant des données des téléphones mobiles, ce qui n'est pas un obstacle au partage des données tant que toutes les parties s'accordent sur la marche à suivre.
✅ Le régulateur peut déjà être une partie prenante du système statistique national et souhaiter recevoir des statistiques plus détaillées sur le secteur des télécommunications mobiles. Dans ce cas, il peut être possible d'ajouter des améliorations dans les statistiques sectorielles aux projets existants.
✅ Si la collaboration avec le régulateur est difficile, adressez-vous à l'équipe du projet des mégadonnées de l'Union internationale des télécommunications (UIT) pour obtenir des conseils. L'expérience de l'UIT indique que le fait de proposer un cas d'utilisation pertinent pour les régulateurs (comme les indicateurs de la société de l'information) peut convaincre les régulateurs de prendre part à un projet dont ils ne verraient pas autrement l'intérêt.
📖 Ressources
Projet mégadonnées de l'Union internationale des télécommunications: https://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Pages/bigdata/default.aspx
⏩ Actions suivantes
- Identifier le rôle du régulateur dans le pays.
- Instaurer des discussions.
- Elaborer un plan d'action.
- Définir une vision de la coopération avec l’autorité réglementaire.
💡 Note importante: Soutien global (Agence des Nations unies)
L'engagement d'experts et d'organisations mondiales comme les Nations unies, l'UIT et la Banque mondiale peut apporter un soutien précieux. Par exemple, grâce au projet mégadonnées de l'UIT en 2016, cinq pays ont accédé aux données des opérateurs de réseaux mobiles à des fins statistiques, puis deux autres en 2020. Au début du projet, aucun pays n'avait accès aux données. Au bout de deux ans, dix opérateurs des réseaux mobiles partageaient leurs données pour les analyser dans des produits statistiques.
Actuellement, l'UIT soutient plusieurs initiatives importantes concernant les données des téléphones mobiles à des fins statistiques, notamment le projet "Mobile Phone Data for Policy" (Données des téléphones mobiles pour la politique) du Global Data Facility GDF (Fonds pour les données mondiales) de la Banque mondiale et de l'UIT et le groupe de travail sur les données de téléphones mobiles du projet mégadonnées de l'ONU.
Voici une liste d'agences internationales qui peuvent apporter leur soutien - et comment:
- Eurostat (Commission européenne) mène des projets sur les données des opérateurs depuis 2013, date de la signature du Protocole de Scheveningen. L'organisation fournit actuellement un soutien dans tous les domaines : législation, méthodologie, technologies de protection de la vie privée et fusion de données, et a publié plusieurs documents d'orientation.
- La Division des statistiques de l'ONU (UNSD) accueille le Comité d'experts de l'ONU sur les mégadonnées et la science des données, où l'équipe de travail sur les données des téléphones mobiles travaille sur l'orientation, la formation et la sensibilisation. L'UNSD a également publié des guides sur l'utilisation des données des téléphones mobiles dans six domaines statistiques.
- La Banque mondiale héberge un guichet et un programme de soutien dans le cadre de Global Data Facility (Fonds pour les données mondiales) qui fournit des ressources essentielles, un soutien programmatique et des connaissances pour aider les pays à développer leur capacité à mettre le DTM au service de la politique et des statistiques.
- ONU Tourisme s'engage dans le renforcement des capacités afin de permettre à un plus grand nombre de pays de fournir des statistiques touristiques complètes à la base de données mondiale.
- Le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) soutient les pays où les données des téléphones mobiles peuvent contribuer à améliorer les ensembles de données opérationnelles communes sur la dynamique de la population.
- Les commissions régionales de l'ONU (CEE, CESAP, CEPALC, CESAO, CEA) assurent le renforcement des capacités par l'intermédiaire des centres régionaux des mégadonnées pour les statistiques officielles.
- L'Union internationale des télécommunications des Nations unies (UIT)participe au renforcement des capacités et contribue aux discussions sur l'accès aux données avec les organismes réglementaires des télécommunications.
- L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) soutient le renforcement des capacités dans ce domaine et investit dans des projets pilotes afin de prouver le concept d'utilisation de sources de données alternatives pour les études sur les migrations. L'OIM a publié le, le guide à l’usage des praticiens, ‘Guide de l'innovation dans le domaine des données sur la migration’ qui comprend un chapitre sur les données des téléphones mobiles.
- La GSMA est un organisme faîtier des opérateurs des réseaux mobiles qui gère une initiative "AI for Impact” (l’IA pour l’impact) visant à aider les pays à accélérer les actions en faveur de l'utilisation des données mobiles pour un impact sociétal positif.